De la conception des pictogrammes à leur déploiement sur le marché
Un dispositif harmonisé attendu de longue date
Le nouveau règlement européen sur les emballages et les déchets d’emballages (PPWR) ne se limite pas à fixer des exigences de conception, de réduction ou encore de recyclabilité. Il instaure un dispositif d’étiquetage harmonisé qui mettra fin aux systèmes nationaux fragmentés. A partir de 2028, les emballages porteront une étiquette normalisée indiquant leur composition, tandis que les conteneurs et sacs de collecte afficheront des pictogrammes correspondants.
L’objectif étant de simplifier le tri pour les consommateurs et améliorer le recyclage à l’échelle de l’Union européenne.
Des pictogrammes en cours de validation
Pour concevoir ce nouveau système, la Commission a confié au Centre commun de recherche (JRC) l’élaboration de l’identité visuelle, les modalités d’application et les aspects techniques de nouveaux labels. Depuis 2024, des prototypes de pictogrammes ont été développés en s’inspirant du modèle nordique, combinant codes couleur, symboles et mise en page standardisés. Ces éléments ont été soumis à des consultations publiques, à des ateliers européens et à des tests consommateurs.
Après une phase de consultation achevée en juin 2025, la version finale sera publiée d’ici août 2026. Les opérateurs auront deux ans pour se conformer, avec une mise en œuvre généralisée prévue pour août 2028.
Un calendrier exigeant et des défis pour l’industrie
Les emballages commercialisés en Europe devront afficher le nouveau pictogramme harmonisé à partir d’août 2028. Certaines exigences supplémentaires sont prévues : étiquetage spécifique des emballages compostables et réutilisables mais elles sont volontaires. L’introduction d’un QR code pour le suivi du réemploi, des règles communes pour les allégations environnementales et identifiant numérique des substances préoccupantes dès 2030 sont également attendus.
Si l’industrie reconnaît l’intérêt d’une harmonisation, plusieurs organisations craignent que des prescriptions trop rigides (codes couleur obligatoires, multilinguisme) ne génèrent de nouvelles complexités et fragmentations. L’équilibre entre clarté pour le consommateur et flexibilité pour les entreprises sera donc décisif pour le succès du dispositif.
